mardi 9 avril 2013

The heart of Amish living ?

(c) Family without borders
I thought a lot about what's the real heart of Amish living. Of course there's the family, and the community : you can't do anything without a good circle of friends and relatives. It enhances your humanity, and it helps you to remain that every man or woman is the other's guardian... Of course we have rules, that maintain order and joyfull austerity among us, to preserve us from wordly or/and unnecessary things.

But I think the most important is that our lives are guided through God, and trough time.

In fact, most people we konw are running eveywhere, are shouting to be listened, and are even sick because they don't take the time to talk, to breathe, to smile, to work, to live. Mesuring time and using time as a gift is also a way to thank God for He gave it to us. Every minute we can thank Him, in every situation we can use our hands or our brain to act in godly way.

We see this way as a complete spirtuality, introducing God not only when we have time, but in every hour, because it's offered to God. God is not an accessory, as well as time is not one at all. We choosed to live considering one is even essential to us than the other.

No matter what life you choosed, but please take time. Take the time to pray, to help, to smile !
And in every circumpstance, be joyfull, because you are God's vehicule for love.  
Avec le printemps est revenu le temps des semences. Un verset de l’Ecclésiaste s’est rappelé à notre bon souvenir (Eccl 3 dans la traduction du Semeur): 
Il y a un temps pour tout et un moment pour toute chose sous le soleil.Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter, et un temps pour arracher le plant,un temps pour tuer et un temps pour soigner les blessures, un temps pour démolir et un temps pour construire. Il y a aussi un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser, un temps pour jeter des pierres et un temps pour en ramasser, un temps pour embrasser et un temps pour s'en abstenir. Il y a un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour conserver et un temps pour jeter, un temps pour déchirer et un temps pour recoudre, un temps pour garder le silence et un temps pour parler, un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps pour la guerre et un temps pour la paix.

C’est peut-être là un des principes les plus fondamentaux - hormis notre ancrage en Dieu par Christ - du Plain Living. Faire en sorte de pouvoir donner aux choses à accomplir le temps qu’elles méritent ; faire en sorte que nous puissions nous investir dans chaque tâche de manière entière, honnête, authentique. L’adage populaire veut que celui qui est partout à la fois n’est finalement nulle part, aussi essayons-nous de prendre le temps ; les temps et moments nécessaires à la réalisation de ce qui doit être fait.

En ce début du printemps, le four à pain a été nettoyé, les premières semences intérieures commencent à sortir de terre, les poussins de poule grandissent à vue d’œil. Alors que Marc nous rappelle que ‘jour et nuit, la semence germe et grandit’ (4,26-29), nous ne maudissons pas cet hiver utile, mais nous réjouissons du retour des beaux jours et de tout le surcroît de vie qu’ils procurent.
Bientôt d’autres naissances, d’autres enfantements.

L’Ecclésiaste nous donne à réfléchir à la manière dont nous travaillons, dont nous nous affairons, dont nous gesticulons ! Et si chaque tâche mérite son moment, nous sommes persuadés que chaque activité mérite aussi son endroit. Pour nous, cela va de soi : dans une cuisine, on mange, dans une chambre à coucher, on dort. Pourquoi choisir de mettre des télévisions dans toutes pièces, ou de manger à tous les étages ? Pourquoi transformer des pièces de vie en bureau improvisé, ou une pièce à linges en fourre-tout ? Pourquoi téléphoner dans la salle de bains ou se raser en voiture ? A croire que nous pouvons tout faire partout, nous nous emmêlons les pinceaux, et ne sommes plus enclins à faire correctement les choses. ‘On ne peut être au four et au moulin’, disaient nos grand-mères. Marthe et Marie (Luc 10,38) en sont un autre exemple.

Croire que tout espace peut servir toute activité n’apporte ni la paix du geste ni la concentration nécessaire à celui-ci. Croire que tout moment est propice à l’étude comme à la cuisine ou aux champs est un leurre… Choisir de prendre le temps, et l’endroit, c’est transposer dans les plus petites choses de notre vie la logique de la vie elle-même, qui respecte cycles et saisons, latences et explosions.    

mardi 2 avril 2013

Bref aperçu du terreau religieux Amish


cc WikiCommons
N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement ” (1 Jean 2,15). 

Le verset biblique aura servi de pierre d’achoppement à bien des débats, mais aura été également la pierre d’angle de nombreuses fondations monastiques et autres communautés chrétiennes. Le mouvement Amish s’y réfère également volontiers ; bien que leur modestie les oblige à ne jamais être prolixes sur leurs différentes règles de vie, des auteurs comme Donald B. Kraybill1 auront largement approché et partagé la vie de leurs membres pour pouvoir légitimement en témoigner. 
 
Les Amish souhaitent en effet se retirer du monde, tout étant conscients, quoiqu’on en dise, d’en faire partie intégrante. Un peu comme ces familles mennonites québecquoises actuelles balançant progrès ‘pour être du monde’ et tradition ‘pour s’en retirer’. D’où leur souhait de se conforter dans une vie exemplaire qui, si elle ne sert jamais à des desseins prosélytes, leur offre au quotidien une clôture qui est garante de leur force : une clôture faite de libertés et d’interdits, encadrant une dynamique communautaire ancrée dans une identité religieuse forte. Les Amish gardent en effet un douloureux souvenir des persécutions passées, et nous rappellent également, de manière silencieuse ou par leurs actes, l’affreuse bêtise d’une humanité en pleine perte de ses rameaux générationnels. En témoignera le massacre du 2 octobre 2007 de plusieurs fillettes Amish de la West Nickel Mines school par un membre ‘du monde’ … Faits divers horrible qui ne pourra servir d’argumentaire, mais qui offrira néanmoins aux Amish un respect mondial, au vu du pardon accordé par les familles au meurtrier. 
 
1 Spécialiste du mouvement anabaptiste et auteur notamment de ‘Les Amish. Une énigme pour le monde moderne’, aux éditions Excelsis. Un ouvrage de référence sur les Amish.